Quelle est notre seule assurance dans la mort?
Toute l'équipe de BLF Éditions est reconnaissante à Dieu pour la vie et le ministère de Timothy Keller. Pasteur, théologien et auteur, il a marqué beaucoup d'entre nous. Il est décédé hier à l'âge de 72 ans.
Quelle est notre unique assurance dans la vie comme dans la mort ?
Notre unique assurance est d’appartenir corps et âme, dans la vie, comme dans la mort, non à nous-mêmes, mais à Dieu, et à notre sauveur Jésus-Christ.
ROMAINS 14 : 7-8
«En effet, aucun de nous ne vit pour lui-même et aucun ne meurt pour lui-même : si nous vivons, c’est pour le Seigneur que nous vivons, et si nous mourons, c’est pour le Seigneur que nous mourons. Ainsi, soit que nous vivions, soit que nous mourions, nous appartenons au Seigneur.»
Commentaire
JEAN CALVIN (1509 – 1564)
Mais si nous ne sommes pas à nous-mêmes et appartenons au Seigneur, on voit ce que nous avons à faire pour ne pas errer et comment nous devons orienter tous les aspects de notre vie.
Nous ne nous appartenons pas ; que notre raison et notre volonté ne dominent pas dans nos réflexions et nos décisions. Nous ne nous appartenons pas ; n’ayons pas pour objectif ce qui nous plaît selon la chair. Nous ne nous appartenons pas ; oublions-nous nous-mêmes autant que possible, ainsi que tout ce qui nous entoure.
Au contraire, nous sommes au Seigneur ; vivons et mourons pour lui.
Nous sommes au Seigneur ; que sa volonté et sa sagesse dirigent nos actions.
Nous sommes au Seigneur ; que tous les aspects de notre vie soient orientés vers lui comme étant notre unique objectif.
Ô que de bienfaits a reçu la personne qui, sachant qu’elle ne s’appartient pas, a renoncé à l’autonomie et à la domination de sa propre raison pour les remettre à Dieu ! Car la satisfaction d’être maître à bord est la pire peste qui puisse atteindre les êtres humains pour les perdre et les couler ; aussi l’unique havre de salut est-il de ne pas être sage à ses propres yeux, de ne rien attendre de soi, mais seulement de suivre le Seigneur.
TIMOTHY KELLER ( 1950- 2023)
Dans l’un de ses textes, Jean Calvin décrit ce qui est au coeur de la marche du chrétien. Il aurait pu pour cela nous dresser une liste des commandements auxquels nous devrions obéir ou de tous les traits de caractère que nous devrions manifester. Mais il ne le fait pas. Il préfère plutôt évoquer la motivation première et le principe fondamental qui définissent ce que signifie vivre la vie chrétienne.
Voici la motivation première : Dieu a envoyé son Fils afin de nous sauver par grâce et nous adopter dans sa famille. En raison de cette grâce et par reconnaissance, nous voulons ressembler à notre Père. Et nous voulons ressembler aux autres membres de la famille. Nous voulons ressembler à notre Sauveur. Nous voulons plaire à notre Père.
Le principe fondamental est par conséquent le suivant : nous ne devons pas vivre pour notre propre plaisir. Nous ne devons pas vivre comme si nous nous appartenions à nous-mêmes. Cela implique plusieurs choses.
Tout d’abord, cela signifie que nous ne devons pas décider par nous-mêmes de ce qui est bien et de ce qui est mal. Nous abandonnons le droit de décider de cela et faisons pleinement confiance à la Parole de Dieu.
Nous abandonnons aussi le principe de fonctionnement que nous utilisons habituellement dans notre vie quotidienne : nous ne nous plaçons plus à la première place. Nous cherchons en effet avant toutes choses ce qui plaît à Dieu et ce qui manifeste de l’amour envers notre prochain.
Cela signifie également qu’il n’y a aucun domaine de notre vie qui puisse échapper au don de soi. Nous devrions nous offrir entièrement à Dieu, corps et âme. Ce qui signifie que nous lui faisons confiance envers et contre tout, dans les bons et les mauvais moments, dans la vie et dans la mort.
Et quel lien existe-t-il entre la motivation et le principe ? Puisque nous sommes sauvés par grâce, nous ne nous appartenons pas. Un jour, quelqu’un m’a dit : « Si je pensais pouvoir moi-même me sauver par mes actions, si je pouvais contribuer à mon salut, alors Dieu ne pourrait rien me demander parce que j’aurais déjà apporté ma contribution et participé à mon salut. Mais si je suis sauvé par grâce, par pure grâce, alors il n’y a rien qu’il ne puisse me demander. » Et c’est vrai. Vous ne vous appartenez pas. Vous avez été racheté à grand prix.
Il y a quelques années, j’ai entendu un orateur chrétien dire: « Comment peut-on comprendre quelqu’un qui s’est donné entièrement pour nous sans se donner soi-même entièrement à lui ? »
Jésus s’est donné pleinement pour nous. Ainsi devons-nous maintenant nous donner pleinement à lui.
Prière
Seigneur, toi la source de notre ferme assurance, dans la vie comme dans la mort, nous nous en remettons à ton amour plein de grâce. Tu es notre père et tu prends soin de nous. Tu nous aimes car nous t’appartenons. Tu es notre seul bien, et nous ne pourrions demander plus beau cadeau que celui de t’appartenir. Amen.