En échange de la joie qui lui était réservée…
Hébreux 12.2
Thomas Goodwin a écrit ceci: « La joie, la consolation, le bonheur et la gloire de Christ sont accrus et élargis par… »
Comment finiriez‑vous cette phrase?
Il existe diverses réponses bibliques à cette question, et nous devrions éviter d’opter pour un portrait de Christ unidimensionnel, qui en favorise une au détriment des autres. Nous aurions raison de dire que Jésus se réjouit de voir ses disciples renoncer à tout pour le suivre (Mc 10.21‑23). Il serait également pertinent de voir Christ se réjouir du fait que la fidélité des croyants en peu de chose les prépare à se montrer fidèles lorsqu’il leur en confiera beaucoup (Mt 25.21,23). Nous pouvons affirmer qu’il se réjouit du fait que son Père révèle ses vérités divines à ceux qui ressemblent à des enfants plutôt qu’à ceux dont l’intelligence est exceptionnelle(Lu 10.21).
Il y a toutefois une vérité tout aussi biblique que nous mettons plus facilement à l’écart lorsque nous pensons à Christ. Nous, les chrétiens, savons intuitivement que nous sommes agréables à Christ lorsque nous écoutons et lui obéissons. Et s’il s’intéressait à nos faiblesses et à nos échecs, et qu’il se réjouissait de nous aider?
Voici dans son intégralité la phrase de Goodwin :
« La joie, la consolation, le bonheur et la gloire de Christ sont accrus et élargis lorsqu’il procure aux membres de son corps ici‑bas grâce, miséricorde, pardon, apaisement et consolation.»
Un médecin compatissant se rend au cœur de la jungle afin d’apporter des soins médicaux à une tribu primitive luttant contre une maladie contagieuse. Il fait venir son équipement par avion. Il diagnostique correctement le problème et obtient les antibiotiques nécessaires, qu’il met à la disposition de la tribu. Étant financièrement autonome, il n’a nul besoin qu’on le rémunère. En revanche, lorsqu’il s’apprête à offrir ses soins, les malades s’y refusent. Ils veulent se soigner eux‑mêmes. Ils veulent guérir selon leurs propres conditions. Finalement, quelques jeunes hommes courageux acceptent de recevoir les soins qui leur sont offerts gratuitement. Que ressent alors le médecin? De la joie. Sa joie augmente proportionnellement au nombre de malades qui viennent à lui pour obtenir de l’aide et la guérison. C’est précisément pour cette raison qu’il est venu auprès d’eux. Et sa joie sera d’autant plus grande si les malades en question ne sont pas des étrangers, mais bien des membres de sa propre famille. Ainsi en va‑t‑il pour nous avec Christ. Il n’est ni irrité ni contrarié lorsqu’au milieu de la détresse, dans le besoin et avec un sentiment de vide intérieur, nous venons à lui pour implorer une fois de plus son pardon. C’est justement ce qu’il est venu guérir. Il est descendu dans les horribles tréfonds de la mort et en est ressorti pour offrir à son peuple sa miséricorde et sa grâce d’une infinie richesse. Goodwin va toutefois plus loin en affirmant que Jésus ne veut pas que nous puissions dans sa grâce et sa miséricorde uniquement parce qu’elles justifient son œuvre expiatoire. Il le veut parce qu’elles le définissent. Il s’est approché de nous par son incarnation afin que sa joie et la nôtre correspondent – lui en nous procurant sa miséricorde, et nous en la recevant. Goodwin va jusqu’à dire que Christ éprouve plus de joie et de réconfort que nous lorsque nous venons à lui afin d’obtenir son aide et sa miséricorde. De la même manière qu’un mari aimant puise un plus grand soulagement et un plus grand réconfort dans la guérison de sa femme que dans la sienne, Christ « éprouve un plus grand réconfort […] que celui que nous en tirons » lorsqu’il voit nos péchés disparaître sous son propre sang. En réfléchissant à Christ comme notre Médiateur céleste – c’est‑à‑dire celui qui élimine tout ce qui nous empêcherait de jouir d’une amitié avec Dieu.