Douze appels de John Piper aux prédicateurs de l’Évangile de la prospérité

Comme évoqué lors de notre premier article, John Piper a pris la décision surprenante de lancer douze appels aux prédicateurs de l’Évangile de la prospérité dans son livre Que les nations se réjouissent! Vous retrouverez ci-dessous des extraits des six derniers appels.

7. Ne prêchez pas un Évangile qui enlève au sel sa saveur et cache la lumière sous un seau

Le contexte dans lequel Jésus s’exprimait nous montre ce que signifient le sel et la lumière. Il s’agit d’être prêt à souffrir pour le Christ – et même de s’en réjouir (Matthieu 5: 11-14). Ce n’est pas en aimant autant l’argent que le monde que nous lui permettons de goûter le sel et de voir la lumière du Christ en nous. C’est plutôt en étant des chrétiens aptes et disposés à aimer les autres en souffrant, tout en nous réjouissant parce que notre récompense est au ciel avec Jésus. Il s’agit d’une vie inhabituelle dont le monde peut constater concrètement la différence.

8. Ne prêchez pas un Évangile qui cache la nécessité de la souffrance de la vie chrétienne

La plupart du temps, les prédicateurs de l’Évangile de la prospérité oublient de mentionner que le Nouveau Testament insiste beaucoup plus sur la nécessité de la souffrance que sur la notion de prospérité matérielle (Jean 15: 20; Matt. 10: 25; Actes 1: 22; Romains 8: 16-18; 1 Pierre 4: 12-14; 2 Tim. 3: 12).

Paul a clairement indiqué qu’elle était inévitable (Actes 14: 22) et c’est ne pas rendre service aux jeunes disciples que de ne pas le leur dire dès le début de leur cheminement (Luc 14: 33).

9. Ne prêchez pas un Évangile qui masque l’objectif de la souffrance dans la vie chrétienne tel qu’il a été établi par Dieu

Veillez à bien mentionner les grands principes bibliques dans vos messages. Les jeunes convertis ont besoin de savoir pourquoi Dieu décide qu’ils doivent souffrir:

  1. La souffrance approfondit la foi et augmente la sainteté
  2. La souffrance augmente la capacité de notre coupe
  3. La souffrance est le prix à payer pour donner à d’autres de l’assurance
  4. La souffrance supplée à ce qui manque aux afflictions du Christ
  5. La souffrance a pour effet l’exécution du mandat missionnaire
  6. La souffrance rend manifeste la suprématie du Christ

10. Ne prêchez pas un Évangile qui oublie que la religion « venez voir » de l’Ancien Testament est devenue la religion « allez annoncer » du Nouveau

Dans l’Ancien Testament, Israël n’avait pas encore reçu un « mandat missionnaire » l’appelant à rassembler les nations; au contraire, il était glorifié pour que les nations voient sa grandeur et viennent à lui. La venue du Christ a complètement changé tout cela. La religion que présente le Nouveau Testament n’est pas de type « venez voir », mais de type « allez annoncer » (Matt. 28: 18-20).

Cela conduit à vivre comme en temps de guerre. Nous nous efforçons de contribuer le plus possible à l’effort de guerre au lieu de rechercher l’aisance matérielle dans nos maisons. Le Nouveau Testament met en avant non pas les richesses, qui peuvent nous inciter à pécher, mais le sacrifice, qui nous permet de sortir victorieux.

11. Ne prêchez pas un Évangile qui minimise le péché qui fait de la piété une source de profit

L’apôtre Paul était particulièrement attentif à ne pas donner l’impression d’être engagé dans le ministère pour l’argent, et en cela, il est un véritable exemple (1 Corinthiens 9: 9-12; 1 Thessaloniciens 2: 5; Actes 20: 33-35; 2 Corinthiens 2: 17).

Il y a trop de prédicateurs de l’Évangile de la prospérité qui non seulement donnent l’impression de faire « de la parole de Dieu leur petit commerce » et « de la piété une source de profit », mais qui vont jusqu’à élaborer une fausse théologie pour justifier l’étalage extravagant de leur richesse. Paul faisait exactement l’inverse.

12. Ne prêchez pas un Évangile qui masque la vérité biblique selon laquelle Dieu est véritablement le plus grand trésor

Quand nous présentons le Christ comme celui qui nous accorde la richesse, c’est la richesse que nous glorifions. Mais quand nous le présentons comme celui qui comble à jamais notre âme, même sans la santé, la richesse et la prospérité, alors le Christ est glorifié comme étant plus précieux que tous ces dons (Philippiens 1: 20-21).

Je ne demande pas aux prédicateurs de l’Évangile de la prospérité d’arrêter d’exhorter les gens à la joie maximum. Au contraire, je les appelle à arrêter d’inciter les gens à rechercher la joie dans les biens matériels (Héb. 10: 34).

La grâce de conserver la joie malgré la perte de la prospérité… voilà le miracle que devraient rechercher les chantres de la prospérité. On aurait vraiment le sel de la terre et la lumière du monde. Ce serait glorifier le Christ en montrant sa valeur suprême.

Qu’avez-vous pensé de ces extraits? Seriez-vous prêts à les relayer aux prédicateurs « de la prospérité »?