Et si vos enfants étaient aussi enthousiastes à Pâques qu’à Noël?

J’ai l’impression que mes enfants passent leur temps à compter les jours. Noël, leur anniversaire, les vacances, un voyage en famille…avec nos deux petits de cinq et sept ans, toutes les occasions sont bonnes pour un compte à rebours.

Quoi de plus naturel lorsqu’une journée pas comme les autres se profile à l’horizon de leur quotidien d’enfant. C’est ainsi qu’ils expriment l’enthousiasme communiqué par leur entourage (la famille, les amis ou une influence plus large). C’est leur manière à eux de guetter le retour d’un événement connu, avec toute l’impatience que nourrissent les bons souvenirs.

En tant que parents chrétiens, cela devrait nous faire réfléchir: à quelle occasion voudrions-nous que nos enfants comptent les jours avec impatience? Et comment leur inspirer un tel enthousiasme?

Je crois que la fête de Pâques mérite notre plus grand intérêt.
Mais croyez-moi, les choses ne se feront pas toutes seules.

Ne laissez pas la fête de Pâques tomber aux oubliettes

Pour Noël, ce n’est pas difficile. Chaque année, les charmes de Noël, vantés par notre société, ont déjà conquis nos enfants (au mieux) au mois d’octobre. En réalité, le défi n’est pas tant de susciter chez eux un intérêt pour la fête de Noël, mais plutôt de s’assurer que leur enthousiasme porte sur les choses spirituelles et non sur le phénomène culturel. En revanche, notre société a tendance à faire l’impasse sur le week-end de Pâques (à l’exception de l’éventuelle chasse aux œufs), si bien qu’il est très facile de s’en désintéresser.

Pâques n’ayant pas été emprunté et détourné par la culture séculière de notre temps, il nous est d’autant plus simple de susciter dans notre famille un sain enthousiasme pour Pâques. Il va de soi que Vendredi saint et le dimanche de Pâques ne devraient pas être les seuls jours de l’année où nous parlons de la mort et de la résurrection de Jésus à nos enfants.

De même, nous louons Dieu pour l’incarnation de son Fils à de nombreuses occasions et pas seulement le jour de Noël. Mais le week-end de Pâques est l’occasion rêvée dans notre calendrier pour nous réjouir de ce qui est aux fondements de notre foi, en expliquant à nos enfants pourquoi nous nous réjouissons.
Mais alors, comment faire?

1. Communiquez votre enthousiasme à vos enfants

Plus vous manifesterez votre enthousiasme, plus il sera partagé. Si nous montrons à nos enfants que nous avons hâte de voir arriver le week-end de Pâques, eux aussi s’en réjouiront. N’hésitez pas à compter avec eux le nombre de jours qui vous séparent de Vendredi saint. Servez-vous d’un calendrier de Pâques, qui fonctionne comme un calendrier de l’Avent, ou fabriquez-en un vous-même. Cela vous permettra de goûter ensemble pendant quelques semaines à l’attente impatiente du week-end de Pâques.

2. Créez des traditions familiales

Une tradition, c’est une activité partagée régulièrement qui crée et perpétue des souvenirs. Certes, les traditions peuvent rapidement se vider de leur sens ou se transformer en contraintes, jusqu’à nous asservir. Mais, bien employées, elles nous enseignent, nous exaltent et nous façonnent. Je vous encourage donc à imaginer des traditions pertinentes pour votre famille, afin de vous créer de beaux souvenirs et de nourrir votre enthousiasme pour la célébration de la mort et de la résurrection du Seigneur Jésus.

À quoi pourrait ressembler une tradition de ce genre? Eh bien, je n’ai pas la réponse! L’intérêt d’une tradition familiale centrée sur Christ vient justement de ce qu’elle s’est formée au sein d’une famille et pour cette famille. Mais voici quand même quelques idées qui fonctionneront peut-être chez vous. Certaines de ces traditions ont déjà cours dans notre famille, d’autres demeurent encore à l’état de projets et plusieurs nous ont été suggérées par d’autres personnes.

Une occasion d’imaginer et d’instruire

– Imaginez une ou plusieurs façons de représenter ce que Jésus a fait à la croix. Chaque Vendredi saint, nous découpons une croix en carton d’environ 60 cm de haut et nous l’accrochons au mur. Chacun de nous inscrit sur un post-it les péchés dont il a pris conscience récemment, puis colle son post-it sur la croix. Ensuite, nous parlons de la raison pour laquelle Jésus est mort (voir par exemple 1 Pierre 3: 18) et nous retournons la croix, face contre le mur: nos péchés ont disparu. Pour finir, nous remercions Jésus d’avoir effacé nos péchés.

– Faites vivre à vos enfants la découverte du tombeau vide. Chaque Vendredi saint, nous faisons un « gâteau tombeau » (un gâteau classique surmonté d’un muffin évidé). Nous plaçons un bonhomme Lego dans le tombeau (c’est-à-dire le muffin creux) et nous roulons la pierre (un simple biscuit!) devant l’entrée. Nos enfants vont se coucher et, à leur réveil le jour de Pâques, la pierre a été roulée et le bonhomme Lego n’est plus là!

– Une semaine ou deux avant Pâques, faites une pause dans votre routine de culte familial et profitez de ce moment pour vous concentrer sur les derniers événements de la vie de Jésus, ou sur la grande histoire de rédemption racontée par la Bible.

– Allez vous promener et utilisez ce que vous trouvez dans la nature pour raconter à vos enfants la vie, la mort et la résurrection de Jésus, en n’oubliant pas de vous attarder sur la signification de ces événements. Faites voguer un petit bateau sur l’étang du coin en racontant comment Jésus a calmé la tempête; ramassez des branches mortes et rejouez la scène du dimanche des rameaux (les parents font d’excellentes montures!); grimpez dans un arbre et racontez l’histoire de Zachée ou la mort de Jésus sur la croix, etc.

Une occasion de célébrer et de se souvenir

– Décorez votre intérieur: découpez des guirlandes de papiers, affichez des versets bibliques, ramassez des fleurs de saison, réalisez des bricolages de Pâques avec vos enfants ou plantez un mini-jardin de la résurrection dans un pot de fleur. Nous décorons bien notre maison à Noël! Pourquoi pas à Pâques?

– Remémorez-vous en famille l’année écoulée. Visionnez vos photos. Chacun peut raconter comment l’Évangile l’a transformé personnellement cette année, puis réfléchissez à la façon dont il a aussi transformé votre famille. Comment Dieu a-t-il répondu à vos prières? Qu’avez-vous appris sur Jésus et qu’avez-vous vécu avec lui?

Une occasion de partager et de servir

– Le jeudi saint, invitez des membres de votre Église à partager avec vous le repas de la Pâque. Mangez par terre comme on le faisait à l’époque en lisant le récit du dernier repas de Jésus.
– Invitez vos voisins: vous n’imaginez pas quelles conversations peuvent susciter vos décorations, votre calendrier de Pâques ou un gâteau-tombeau!
– Imaginez différentes façons de « laver les pieds » de votre communauté (que ce soit en proposant votre aide à l’Armée du Salut, en donnant ce dont vous n’avez plus besoin à une association, en faisant des visites dans une maison de retraite ou le ménage chez une personne âgée).

Il n’y a pas de limites à votre imagination… ni à votre enthousiasme! La croix de Christ et le tombeau vide sont le cœur même de l’histoire biblique. Qu’ils soient aussi, chaque année, au cœur de notre famille!

Ah, et au cas où vous vous poseriez la question: plus que 25 jours avant Vendredi saint 😉 !

Article traduit par Claire Romerowski, avec l’aimable autorisation de Tim Challies