Jésus savait affronter les questions qui font débat. Mais avant tout, il aimait les gens.
Toutes sortes de personnes se sont adressées à lui durant son temps ici-bas. Les spécialistes de la religion. Les exclus de la société. Les handicapés. Les indésirables. Les riches et les pauvres, les jeunes et les vieux. Ceux dont la vie a été gâchée par d’autres et ceux qui se sont eux-mêmes gâché la vie.
Et Jésus les a tous aimés. Il a pris du temps pour tous. Il a montré du respect à tous. Il n’était pas toujours d’accord avec eux (surtout avec les spécialistes de la religion). Mais il a témoigné de l’amour à tous, tout particulièrement à ceux qui s’approchaient de lui dans leur souffrance. Il a d’ailleurs décrit l’état d’esprit dans lequel il les abordait en citant le prophète Ésaïe (qui parlait du Messie):
Il ne cassera pas le roseau abîmé et n’éteindra pas la mèche qui fume encore.
Matthieu 12: 20
Nous devons nous rappeler cette belle image que Jésus donne de lui-même. Jésus ne laisse pas les personnes fragiles plier et crouler sous le poids de leurs luttes. Il accueille tous ceux qui pensent être sur le point de « s’éteindre » et les aide à retrouver lumière et chaleur. Jésus est plein de tendresse et de douceur envers les désespérés.
Le repos ou le combat?
Il compare notre relation avec lui à une vie de « repos » et invite les personnes accablées à venir en profiter:
Venez à moi, vous tous qui êtes fatigués et chargés, et je vous donnerai du repos. Prenez mon joug sur vous et recevez mes instructions, car je suis doux et humble de cœur, et vous trouverez du repos pour vos âmes. Car mon joug est aisé, et mon fardeau léger.
Matthieu 11: 28-30
Il se peut que vous soyez sur le point de flancher. Ou que vous ayez l’impression que la petite étincelle en vous va bientôt s’éteindre. Ou bien que votre vie ait été brisée en tellement de morceaux que vous n’avez plus la force de rester debout. Ou encore, que vous connaissiez quelqu’un dans une telle situation. Alors, écoutez ce que dit Jésus: « Je comprends. Je vois tout cela. Je t’aime et je veux t’aider. Je ne suis peut-être pas toujours d’accord avec toi, mais c’est parce que je veux ce qu’il y a de mieux pour toi. Je suis venu pour te rendre fort, pas pour te briser. Je n’éteins pas les bougies qui vacillent. Je souffle sur les braises pour qu’elles s’enflamment à nouveau ».
Jésus aimait les gens. Je veux garder cela à l’esprit alors que je rédige un livre dont le titre contient le mot « débat ». Pensez-y également en lisant ce même livre avec le mot « transgenre » sur la couverture! Parce qu’au fond, ce débat n’est pas un débat. Il s’agit de personnes. De personnes précieuses, faites à l’image de Dieu. De personnes qui souffrent. De personnes désorientées, en colère. De personnes qui ont peur. De personnes devenues indésirables dans leur famille. Il est question de certains qui se réjouissent de l’évolution de notre culture quant à l’identité sexuelle… et d’autres qui s’en inquiètent.
Que ferait Jésus?
Il nous écouterait et il nous aimerait. Lorsqu’il exprimerait son désaccord, il le ferait uniquement par compassion, pas pour nous imposer le changement nécessaire. Face à une personne en souffrance, il n’utiliserait ni la moquerie, ni la fuite, ni l’insulte, ni le mépris. Il est tellement déterminé à nous offrir le meilleur qu’il est mort pour cela. C’est pour nous tous qu’il a connu l’exclusion, la moquerie, le rejet.
Si ce Jésus-là n’est pas celui dont vous avez entendu parler, alors je le regrette vraiment. C’est avec ce Jésus-là que je cherche à vivre. C’est pour ce Jésus-là que je veux vivre. Et ce sont les paroles de ce Jésus-là que je vais rapporter dans ce livre. Nous allons examiner attentivement ce que la Bible dit réellement à propos de l’identité de genre. Qu’est-ce que cela signifie pour les personnes qui doutent ou qui souffrent de cette identité? Qu’est-ce que cela signifie pour ceux qui les aiment? Qu’est-ce que cela signifie pour les Églises qui cherchent (ou devraient chercher) à leur venir en aide?
Pourquoi ce livre?
J’écris ce livre parce que le monde occidental connaît une véritable révolution. Nos principes et nos traditions volent en éclats: nous ne savons plus ce que signifie être un homme ou être une femme.
Cette révolution est en train de renverser des normes vieilles de plusieurs siècles. Ce changement sociétal a du bon. Par exemple, les personnes qui souffrent d’une crise d’identité sexuelle peuvent confier ouvertement leurs luttes et leurs sentiments sans qu’on les prenne pour des bêtes de foire. La société s’efforce désormais de les aider. Elle n’en fait plus des marginaux.
Cette révolution ouvre un débat: que signifie être un homme ou être une femme? Ce débat suscite un grand nombre d’opinions diverses. Certaines sont puissantes, d’autres discrètes. Certaines sont injustes et virulentes, avec des points de vue variés. Certaines sont mesurées et bienveillantes quel que soit le camp qu’elles défendent. Certaines sont largement relayées par les médias, et d’autres ont du mal à se faire entendre.
Et Dieu dans tout ça?
Au milieu de toutes ces voix qui s’élèvent, celle de Dieu doit aussi être entendue. D’où ce livre. Il ne s’agit donc pas d’émettre une opinion médicale ou psychologique. Ni de publier une analyse statistique ou un manifeste politique. Ce livre cherche à faire entendre la voix de Dieu, aussi clairement que possible.
J’ai écrit pour des personnes occupées, mais qui veulent réfléchir à la question transgenre d’un point de vue biblique. Qui désirent savoir comment mettre cet enseignement en pratique quand elles seront confrontées à cette question. Qui s’interrogent à propos de leurs propres luttes ou de celles de leurs proches. Si vous êtes prêts à en apprendre plus, à mieux aimer et à prendre en compte ce que Dieu dit sur le sexe et le genre dans sa Parole, alors ce livre est pour vous.
Cet ouvrage repose sur une seule hypothèse, hypothèse que j’aimerais que vous ayez à l’esprit, même si vous n’y adhérez pas: la Bible est la parole de Dieu. Que cette vérité soit la vôtre ou non, il vaut la peine d’examiner toutes les ressources disponibles quand il s’agit de traiter une question aussi difficile, douloureuse et sensible. La seule faveur que je vous demande est de lire ce livre en entier et de le considérer dans son ensemble. Le sujet est complexe, impossible à traiter à la légère. Chaque chapitre est, à bien des égards, dépendant d’autres chapitres, et aucun ne dit tout ce qui, selon moi, doit être dit.
Plan du livre
Voici ma démarche. Nous commencerons par trois courts chapitres d’introduction, afin de comprendre comment nous en sommes arrivés là d’un point de vue culturel, ce que signifie être transgenre, puis pourquoi et comment les gens adoptent des positions si différentes à ce sujet.
Dans les chapitres cinq à sept, nous examinerons le point de vue biblique sur l’humanité et, par conséquent, sur le genre.
Les chapitres huit à onze en montrent les implications dans la vie des personnes ordinaires:
– Comment aimer son prochain transgenre.
– Ce que dit Jésus à ceux qui souffrent de dysphorie de genre ou qui s’identifient comme des personnes transgenres.
– Comment Jésus interpelle les Églises locales pour qu’elles fassent preuve de compassion envers toutes les personnes qui y entrent, indépendamment de qui elles sont et de ce qu’elles pensent, tout en prenant au sérieux la vérité de la parole de Dieu.
– Comment les parents peuvent parler à leurs enfants de l’identité de genre.
Vous trouverez, en fin de livre, les réponses à certaines questions importantes que les chapitres précédents n’ont pas abordées.
Des chrétiens à la traîne?
Une autre raison m’a motivé à écrire ce livre: j’aimerais tellement que l’Église ne coure pas constamment après les évolutions de la société, comme prise au dépourvue! Qu’elle ne se décide pas à aborder une question uniquement quand elle a déjà été soulevée dans la société en général. Les chrétiens sont à la traîne, par exemple, pour répondre avec compassion, dans la grâce et la vérité, à la question de l’homosexualité. Certains d’entre nous ont oublié la vérité. La plupart ont oublié la grâce.
Je prie que nous ne retombions pas dans le même travers par rapport à l’identité de genre. Lorsqu’il s’agit de dire la vérité, de faire preuve de compassion et de rechercher la justice, l’Église devrait être aux avant-postes, et non mener un combat d’arrière-garde. J’espère faire un peu progresser les choses.
Cet ouvrage ne clôt pas le débat et ne répond pas à toutes les objections ni à toutes les questions. C’est un début, pas une fin.
À la vue des foules, il [Jésus] en eut compassion, car elles étaient lassées et abattues comme des brebis qui n’ont pas de bergers.
Matthieu 9: 36
En faisant de Jésus mon exemple et mon guide, j’espère montrer une façon d’avancer avec compassion. C’est une voie différente qui, je le crois, suscite plus d’espoir que bien d’autres voix qui se mêlent au débat. J’espère qu’elle vous aidera, même quand elle appuie là où ça fait mal. Je prie que si cela arrive, vous vous souveniez que ces paroles de la Bible ont été inspirées par un Dieu qui vous aime tellement qu’il est venu, a vécu et est même mort, pour redresser le roseau brisé et rallumer la flamme vacillante.
Extrait du livre Dieu et le débat transgenre, par A. Walker, paru en mai 2021