«Seigneur, donne-lui le courage de nous prêcher tous les mots de cette page». Nous étions assis, moi, mes quatre enfants, et les parents de mon mari, décédé à peine trois semaines plus tôt. Le texte imprimé sur la page était celui de Romains 5. Le prédicateur était un ami, pasteur d’une Église sœur. Pendant les vingt premières minutes de son message, il nous a encouragés à voir l’amour de Dieu déployé à la croix pour nous ses ennemis! Il nous a rappelé que nous avons la certitude d’être accueillis sans être condamnés. Mais il n’avait pas encore évoqué les versets 3 et 4. Et je savais que nous avions besoin de la vérité dans toute sa plénitude, sa force et sa dureté. Une version édulcorée ne serait pas capable de guérir nos cœurs. Matthieu, le prédicateur, nous a fixés avec compassion et humilité. Il a expliqué à toute une Église, encore fragilisée et choquée par le décès de mon mari, comment la Bible nous encourage à être «fiers même de nos détresses, sachant que la détresse produit la persévérance, la persévérance la victoire dans l’épreuve, et la victoire dans l’épreuve l’espérance» (Romains 5.3-4).
Je suis profondément reconnaissante envers cet ami. Je suis profondément reconnaissante envers tous ceux qui ont osé non seulement nous apporter des repas, nous tenir la main ou pleurer avec nous, mais aussi prêcher à nos cœurs sans édulcorer le message biblique. Ils ont fait cela par des lettres manuscrites, par des messages WhatsApp reçus au petit matin, et surtout par leurs prières. Ils ont su appliquer la parole de Dieu dans sa complexité, dans sa force, avec ses nuances. Car nos paroles humaines ne font pas l’affaire! Seule la parole de Dieu encourage l’espérance sans minimiser la détresse. Seule la parole de Dieu encourage la confiance dans la souveraineté de Dieu sans basculer dans le fatalisme. Seule la parole de Dieu parle de la joie dans l’épreuve sans être masochiste.
Mais comment apporter cette Parole parfaite jusqu’aux cœurs fragiles de nos amis qui souffrent? Nous craignons tellement de ne pas être à la hauteur, d’être maladroits, que nous nous taisons, ou que nous murmurons juste: «Je prie pour toi.»
Dans ce petit livre, Nancy Guthrie nous délivre une leçon magistrale. Elle est doublement qualifiée pour le faire. Tout d’abord, elle est une enseignante reconnue et appréciée. Son excellent podcast Teach me the Bible est devenu une ressource incontournable pour comprendre et enseigner les livres bibliques. Deuxièmement, elle est une sœur compatissante qui connaît personnellement l’immense tristesse de perdre des enfants. Deux de ses trois enfants sont décédés à la suite d’une maladie génétique rare. Elle comprend. C’est ainsi qu’elle nous accompagne avec grâce et vérité, dans nos épreuves, ou dans nos efforts pour soutenir celles et ceux qui sont éprouvés.
Ce livre est un « 3-en-1 » à garder constamment à portée de main. Tout d’abord, Nancy nous enseigne à prier les Écritures pour ceux qui souffrent. En s’appuyant sur 40 textes de la Bible, elle nous offre un contenu riche et biblique. Ainsi nous pourrons demander à Dieu bien plus que de simplement réconforter nos amis. En faisant cela, Nancy accomplit davantage. Elle nous prend par la main pour nous enseigner la beauté de ce que Dieu veut accomplir dans nos vies au travers de la souffrance. C’est un des meilleurs livres que j’ai jamais lus sur cette question, mais aussi le plus digeste et le plus doux. Pour finir, Nancy nous montre comment partager le contenu de ces prières avec nos amis qui souffrent, pour les encourager grâce à la vérité biblique. Avec des QR codes (ou en s’inspirant du modèle de prière proposé par l’auteure si cela convient mieux), nous pourrons envoyer un court message à l’ami pour qui nous prions. Ce message contient des mots solidement ancrés dans la Bible et exprimés avec compassion.
Ma prière est que ce livre nous aide à vivre à la gloire de Dieu ensemble dans ce monde rempli de tristesses, jusqu’au jour où il essuiera toutes nos larmes.
Préface du livre Je prie pour toi de Nancy Guthrie