Cet article est le deuxième épisode de notre tour d’horizon alphabétique du monde de l’édition. Si vous avez loupé l’épisode précédent, pas de panique, vous pouvez le lire ici.
N comme notes bibliographiques
Voilà un sujet des plus sérieux! Certains diraient même, assommant! Ce qui est sûr, c’est que les notes qui compilent les informations d’une source citée doivent être précises, fiables et bien ordonnées. Il y a donc un format à respecter! Ces notes sont très utiles pour les lecteurs curieux qui aiment vérifier les sources et avoir accès à toutes les références. Selon le sujet traité et l’angle abordé, un ouvrage peut contenir un nombre très variable de notes bibliographiques. Par exemple, le livre de Sharon Dirckx Ne suis-je que mon cerveau? en comporte plus de 140!
O comme orpheline
Une ligne dite « orpheline » est une ligne qui se trouve seule en bas d’une page, alors que le reste des lignes qui compose son paragraphe se trouve sur la page suivante. Pour remédier à cette tragédie, il existe plusieurs options: essayer d’augmenter la taille des paragraphes précédents pour « pousser » la ligne orpheline sur la page suivante, ou bien, au contraire, essayer de réduire les paragraphes précédents pour laisser la place à d’autres lignes de venir en fin de page et ainsi tenir compagnie à l’orpheline. Fort heureusement, la plupart des logiciels de mise en page sont paramétrés pour éviter ce genre de catastrophe. Ouf!
P comme perfectionniste
Ah, le perfectionnisme! La pire des qualités, ou le plus avouable des défauts? Toujours est-il que la plupart des éditeurs sont atteints de cette douce malédiction qui les contraint à rechercher la meilleure formulation pour chaque phrase. Un des plus grands défis personnels de l’éditeur est de trouver l’équilibre entre la recherche de la qualité et la viabilité de son projet… sauf s’il préfère qu’aucun des livres qui lui sont confiés ne voie le jour!
Mais aussi P comme pléonasmes
La pléonasmologie, c’est l’art de dire deux fois la même chose. Et c’est le travail de l’éditeur (et des relecteurs) de déceler ces petits monstres sémantiques dans les textes qui leur sont confiés. Voici quelques-uns de nos pléonasmes préférés: « rédiger par écrit », « actuellement en cours », « pour conclure, nous terminerons par… » ou encore « nous pourrions peut-être » ; mais attention, pas de jugement! Bien souvent, ce ne sont que des erreurs involontaires… 😉
Q comme quatrième de couverture
Après la première de couverture (que l’on appelle souvent sobrement « couverture »), la quatrième est la deuxième chose que l’on regarde quand on prend un livre dans les mains! (Tout cela, ça fait beaucoup de numéros, n’est-ce pas?) C’est là, à l’arrière du livre que l’on retrouve le prix, le code-barres et son ISBN, parfois une courte biographie de l’auteur mais surtout *roulement de tambours* un texte! Un texte qui parle du contenu du livre, mais surtout, qui donne envie de lire, ici et maintenant, alors que nous nous tenons dans notre librairie préférée et parce que le livre que nous tenons dans les mains est vraisemblablement la chose la plus extraordinaire que nous lirons de toute notre vie !! Voilà l’effet recherché pour une bonne quatrième. Donner envie, c’est surtout un travail de marketeur. Et pourtant, c’est à l’éditeur que revient cette grande responsabilité. Après tout, c’est lui qui sait le mieux ce que contient le livre! Il y a déjà passé des heures! Mais demandez à un éditeur de faire un travail de marketeur, et vous obtiendrez… beaucoup de confusion! En tout cas, c’est vrai pour moi! À l’intérieur du livre, on a beaucoup de place pour être passionnant, mais beaucoup moins sur la 4e ! Il faut toujours être passionnant, mais en étant le plus concis possible! Si la quatrième est complètement barbante, peu importe que l’intérieur soit excellent, il y a peu de chance que l’objectif soit rempli! Et ça, ce serait vraiment dommage!
R comme relecture
Cette étape essentielle repose sur un savoir-faire des plus minutieux. Une fois scrupuleusement retravaillé par l’éditeur, le texte passe par plusieurs phases de relectures. À BLF Éditions, nous avons la chance de travailler avec une quinzaine de passionnés qui nous aident à contrôler chaque livre avant sa parution. La relecture concerne bien sûr l'orthographe, la syntaxe et les éventuelles coquilles, mais aussi la clarté et la justesse des formulations, la fluidité de la lecture, la ponctuation, le niveau de langage (simple et accessible) jusqu’à la pertinence et la force des titres et intertitres. Ce n’est pas une mince affaire! D’ailleurs, nous sommes constamment à la recherche d’amoureux des mots, alors, si toute la liste que je viens de faire fait battre votre cœur autant que le nôtre, n’hésitez pas à remplir ce formulaire:
S comme signet
Avez-vous déjà croisé sa route? Le signet est ce petit marque-page en ruban de soie qui se trouve dans les ouvrages les plus prestigieux, souvent ceux qui sont reliés. Si vous voulez mon avis, c’est du plus bel effet! Et des plus pratiques! Si vous ne possédez pas de marque-page chez vous et cherchez un livre possédant un signet par peur de vous perdre en chemin, nous vous conseillons le magnifique Créés pour s’émerveiller, ou bien la collection de commentaires bibliques La parole de Dieu pour toi (Exode, Ruth ou Proverbes), versions reliées. (Sinon, vous pourriez toujours utiliser n’importe quel bout de papier, mais c’est un peu moins chic.)
T comme traduction biblique
Connaissez-vous les différents types de traductions bibliques? À équivalence dynamique, littérale, ou quelque part entre les deux, il y en a pour tous les goûts! La traduction biblique utilisée pour un ouvrage est un choix très important. Quand il s’agit d’une traduction, nous utiliserons de préférence le même type de version biblique que celle de la version originale. Aussi, si un livre en langue anglaise cite la NIV, nous utiliserons de préférence la Bible du Semeur (deux traductions dynamiques), mais s’il cite la ESV, nous utiliserons plutôt la Colombe (toutes deux plus littérales). Quand le livre est écrit directement en français, tout dépend du public visé! Un ouvrage grand public ou d’évangélisation préférera la Bible du Semeur, mais dès que nous le pourrons, nous privilégierons la Colombe (notre petite préférée!), ou la Segond 21, largement diffusée dans les Églises francophones.
U pour Union Européenne?
À BLF, c’est une priorité d’imprimer nos livres au plus proche de chez nous. Ainsi, 97% de nos livres sont imprimés en France, ou en Union Européenne. Seuls quelques titres sont fabriqués sur d’autres continents, comme La Bible Manga imprimée au Japon.
V pour veuve
Qui a envie de voir une petite ligne toute seule en haut d’une page, alors que toutes ses amies sont ensemble sur la page précédente? Personne, c’est beaucoup trop triste! Il est donc de notre devoir de repérer ces lignes veuves et de les ramener à leurs paires, soit en les remontant avec le reste du troupeau, soit en poussant quelques amies avec elles pour leur tenir compagnie. Comme pour les lignes orphelines, la plupart des logiciels de mise en page sont paramétrés pour les éviter.
W comme Word
En plus d’être la traduction de « mot » en anglais, Word est (attention, pas de pub!) le logiciel de traitement de texte INDISPENSABLE à toute personne qui travaille un… texte! Un éditeur sans Word, c’est un peu comme un pizzaïolo sans four à pizza ou comme un conducteur de bus sans bus, ou un chef d’orchestre sans orchestre. Alors bien sûr, on peut faire une pizza dans un four traditionnel, un conducteur de bus peut prendre le volant d’un camion et un chef d’orchestre peut conduire un seul musicien… mais cela n’a rien d’idéal, n’est-ce pas?
X comme XXX
Ce triple X est une marque que nous laissons dans un texte (parfois même déjà mis en page) pour signaler l’attente de certaines informations ou vérifications. Par exemple, le nom de l’imprimeur (on peut hésiter encore quelques semaines avant l’envoi en impression), le renvoi à une autre page (si le texte bouge, le renvoi peut varier jusqu’au dernier moment!), le prix affiché en 4e de couverture, etc.
Au moment du BAT, il est essentiel de s’assurer qu’il n’y a plus aucun triple X dans le fichier. Sinon, gare aux regrets!
Y comme yeux
Si la lecture à voix haute, les logiciels de traitement de texte et les dictionnaires sont des outils indispensables pour les éditeurs, ses yeux le sont plus encore. Pour lire, évidemment, mais aussi pour repérer tous les petits détails. Rien ne doit lui échapper! Vous vous dites peut-être que cette entrée de mon article est un peu tirée par les cheveux, et vous auriez raison. En vérité, je n’ai pas trouvé d’autres mots en y, donc vous n’aurez pas mieux!
Z comme zzz…
Zzz… voilà une réaction que les éditeurs veulent à tout prix éviter chez les lecteurs !!!
Si vous connaissez votre alphabet, vous savez que nous voilà maintenant arrivés à la fin de notre visite guidée. Qu’avez-vous appris du monde de l’édition?