Rêves, visions et miracles chez les musulmans: est-ce suffisant?
D’après la Bible, si nous allons vers les nations pour leur présenter l’Évangile, des miracles se produisent. C’est un principe biblique.
Wajeeh, un responsable chrétien régional
Tu seras marabout, mon fils (prêtre musulman)
Voici le témoignage personnel de Yusuf, un éminent responsable chrétien:
Voici ce que mon père avait annoncé au sujet de mon avenir: «Tu seras un grand propriétaire de troupeaux, le père de neuf enfants et, surtout, un musulman fidèle». Mon père ne pouvait imaginer de vie plus honorable!
Je suis né et j’ai grandi dans une famille profondément ancrée dans la foi musulmane. La possession de nombreuses têtes de bétail et la fidélité à l’islam sont des piliers dans ma communauté. Mon père prenait donc très au sérieux l’éducation religieuse de ses enfants. Après l’école primaire, j’ai dû quitter ma famille pour fréquenter le collège de la ville.
Dès cette époque de ma vie, je me suis efforcé de progresser dans ma formation religieuse en étudiant aux côtés d’imams réputés à la mosquée, en interrogeant des amis musulmans plus instruits que moi et en lisant de nombreux livres. Pendant cette période, je suis devenu très militant. Au collège puis à l’université, j’étais l’un des leaders de l’association des étudiants musulmans. Ce zèle pour ma religion me valait l’estime de mes parents lorsque je leur rendais visite pendant les vacances scolaires.
Au collège, j’avais un ami chrétien. Un jour, il m’a demandé de l’accompagner dans son église. Il disait que ma vie pourrait être changée.Je lui ai répondu que je ne trouvais pas sa vie meilleure que la mienne et que je ne voyais donc pas la nécessité de me rendre dans son église. Quelques années plus tard, j’étais à l’université, et j’ai discuté un jour de Jésus-Christ avec un autre étudiant, un chrétien. Il disait que Jésus est le Fils de Dieu. Comment Jésus pouvait-il être le «Fils de Dieu»? À mes yeux, ces paroles étaient blasphématoires. Ma formation musulmane m’avait appris que je ne devais même pas en discuter avec lui, mais j’étais tellement furieux que j’avais envie d’en découdre. Comme je m’en prenais à lui, il m’a dit: «Je connais quelqu’un qui pourra répondre à tes questions. Il était musulman mais, aujourd’hui, il est chrétien. Il pourra t’expliquer».J’ignore encore pourquoi exactement j’ai décidé de rencontrer cet homme. Sûrement pas parce que je voulais comprendre ses idées! Je voulais sincèrement lui montrer qu’il avait commis une grave erreur en reniant sa religion. Je voulais qu’il sache qu’il devait revenir vers l’islam, mais notre entretien n’a pas duré assez longtemps pour aborder le sujet.J’ai annoncé à cet homme que je venais le voir parce qu’on m’avait dit qu’il avait renoncé à l’islam pour devenir chrétien et que j’avais quelques questions à lui poser. Mais il me répondit: «Jeune homme, inutile de poser tes questions, car je n’y répondrai pas. Pas maintenant. Mais sache que Dieu a promis de se révéler lui-même à quiconque le chercherait pour faire sa volonté».J’étais décontenancé par son attitude, mais surtout très en colère. Il s’est levé pour rentrer chez lui, puis il est ressorti avec un livre et quelques brochures. «Prends ces livres, me dit-il. Rentre chez toi et lis-les. Si tu as des questions sur leur contenu, reviens et nous parlerons.» J’ai pris le livre et les brochures, mais j’étais encore très fâché. Je me disais: Cet homme refuse de me parler et de me donner l’occasion de lui montrer qu’il a commis une grosse erreur en devenant chrétien.Puis il a demandé s’il pouvait prier pour moi. Je n’en avais aucune envie mais, sur le moment, je n’ai pas trouvé d’excuse, alors j’ai dit: «Si vous voulez.» Il a baissé la tête et dit quelque chose comme: «Seigneur, tu connais ce jeune homme et tu connais son cœur. Je te demande de l’aider à te découvrir et te connaître. Révèle-toi personnellement à lui, je t’en prie. Montre-lui l’amour que tu as pour lui. Dans le nom de Jésus-Christ. Amen».J’étais assis là et j’observais ce type qui prétendait prier. Il portait ses chaussures, il était assis sur une chaise, il n’avait pas fait le wudu (le rituel de purification des musulmans avant la prière) et il s’adressait à Dieu en français! Il était manifeste que cet homme insultait Dieu. Alors qu’il avait la tête baissée et les yeux fermés, j’ai envisagé de le frapper et de m’enfuir. Mais c’était un homme très grand et quand j’évaluai la distance à parcourir entre l’endroit où nous nous trouvions et les limites de la propriété, je ne fus pas certain de pouvoir m’échapper avant qu’il me rattrape. J’ai alors renoncé à mon projet.Après ce qu’il qualifiait de «prière», il a ajouté: «J’aimerais te demander quelque chose. Chaque fois que tu diras tes prières, j’aimerais que tu termines en demandant à Dieu de se révéler à toi et de te montrer la vérité. Mais fais-le dans ta langue maternelle, pas en arabe». J’ai accepté puis je suis parti. Une fois rentré chez moi, j’ai lancé ses livres dans un coin de ma chambre et je n’y ai plus pensé.Quelques jours plus tard, un après-midi, je suis rentré de l’école très fatigué. Comme j’étais en période d’examens, j’ai décidé de dormir quelques heures avant de réviser mes cours pendant la nuit. Il me fallait trouver un livre, car je m’endormais très vite quand je lisais au lit. J’ai aperçu le bouquin que cet homme m’avait donné quelques jours plus tôt et j’ai tout de suite songé: Celui-ci fera très bien l’affaire; je vais m’endormir dans la seconde! Mais j’ai été captivé par ce que je lisais et je me suis surpris à lire le livre tout entier, puis les deux brochures aussi. Tous trois contenaient des témoignages. J’étais particulièrement choqué par l’assurance dont faisaient preuve ces hommes et ces femmes. Ils étaient certains d’avoir été sauvés par Jésus-Christ et cela m’intriguait beaucoup.En tant que musulman, je croyais que mon salut dépendait de mes œuvres et aussi de la prédestination: il m’était absolument impossible de savoir si Dieu me laisserait accéder au paradis. Je ne pouvais pas avoir la moindre assurance concernant mon sort dans l’éternité. Alors, j’ai décidé de chercher des versets du Coran qui me permettraient d’exprimer la même certitude que ces chrétiens, mais je n’ai pu trouver aucun verset qui me donne l’assurance du salut. Au contraire, j’ai découvert ce que le Coran disait de Jésus. Non seulement j’étais déçu, mais j’étais très perturbé par ce que j’apprenais. Par exemple, j’ai pris conscience que le Coran appelait Jésus la Parole de Dieu, le Messie et disait qu’il serait illustre dans ce monde et dans l’au-delà. Et aussi que Jésus est «un signe pour les hommes et une miséricorde» et qu’il est sans péchés.Perdu, j’ai décidé de demander l’aide des anciens de ma mosquée. Mais les anciens et les enseignants se sont mis en colère et ils ont voulu savoir pourquoi je posais ces questions. Je voulais simplement qu’ils m’aident à trouver des versets qui me garantiraient que, parce que j’étais musulman, j’irais auprès de Dieu après ma mort. Je voulais aussi qu’ils m’expliquent un verset du Coran qui dit: «C’est alors que Dieu dit: “Ô Jésus! Je vais mettre fin à ta mission sur terre, t’élever vers Moi, […] et placer ceux qui t’ont suivi au-dessus de ceux qui t’ont renié jusqu’au Jour dernier”». Je n’ai obtenu aucune réponse de ces spécialistes.
Pour la première fois, j’avais remarqué ce que le Coran disait de Jésus et j’étais profondément perturbé, mais je n’allais pas devenir chrétien pour autant. J’ai décidé de ne plus me poser de questions ni de faire de recherches. Ma conclusion était: Je suis musulman et je mourrai musulman.
Une voix s’adressa à moiQuelques jours après avoir décidé de cesser mes recherches, une chose étrange m’arriva. Nous étions en période de Ramadan, lorsque les musulmans jeûnent pendant les heures de la journée. Je me suis levé tôt un matin car je voulais manger avant le lever du soleil. En effet, lorsque la luminosité devient suffisante pour distinguer un fil noir d’un fil blanc, les musulmans ne peuvent plus rien manger.Donc, je me suis levé et soudain, j’ai éprouvé une angoisse terrible. J’avais la nette impression que j’étais perdu et que j’irais tout droit en enfer si je mourais. Cette sensation a duré quelques minutes. Puis elle a fait place à une voix. J’entendais cette voix clairement, comme si quelqu’un se trouvait dans la pièce et me parlait, mais je ne voyais personne. Il semblait que la voix venait à la fois de l’intérieur et de l’extérieur de moi. Elle disait: «Je suis le chemin, la vérité et la vie».Au début, j’ai cru que je perdais la tête. Je craignais qu’on finisse par me retrouver en train de divaguer au beau milieu de la rue. Je ne comprenais pas ce qui m’arrivait. Mais alors que ces mots continuaient à résonner dans mon cœur, je me suis souvenu de les avoir déjà lus moi-même lorsque j’étais à l’école: ces paroles avaient été prononcées par Jésus-Christ. Un ami à l’internat du lycée me les avait fait lire dans sa Bible.En fait, pendant un certain temps, j’ai résisté car je ne voulais pas devenir chrétien. Je me rappelais que mon père nous avait mis en garde contre les Écritures des chrétiens quand nous étions enfants. Il disait que nous ne devions jamais toucher une Bible ni aucun de ces livres chrétiens parce qu’ils avaient des pouvoirs aveuglants et qu’ils influenceraient nos pensées. En y pensant à ce moment-là je me disais: Et voilà, j’ai désobéi à mon père et, ça y est, maintenant j’ai des problèmes.Mais il y avait à la fois une telle autorité et une telle douceur dans cette voix que j’ai fini par m’abandonner et par dire: «J’accepte». Trois jours plus tard, je suis retourné voir l’homme qui m’avait donné les livres pour lui expliquer ce qui m’était arrivé. Avec son aide, j’ai compris que j’étais un pécheur séparé de Dieu. Mes œuvres et ma religiosité ne pouvaient pas me sauver. Alors, j’ai donné ma vie à Jésus-Christ pour le suivre.J’ai découvert le verset que j’aspirais tant à trouver. Il n’était pas écrit dans le Coran, mais dans la Bible: «Or, voici ce témoignage: Dieu nous a donné la vie éternelle, et cette vie est dans son Fils. Celui qui a le Fils a la vie, celui qui n’a pas le Fils de Dieu n’a pas la vie. Je vous ai écrit cela, à vous qui croyez au nom du Fils de Dieu, afin que vous sachiez que vous avez la vie éternelle et que vous continuiez à croire au nom du Fils de Dieu.» (1 Jean 5: 11-13) Je savais désormais que Jésus-Christ était le garant de mon salut. J’avais l’assurance de la vie éternelle. Si je devais mourir maintenant, je ne serais pas perdu, mais je serais pour toujours avec mon Sauveur. Et ma conviction dépassait les mots que je lisais, car j’éprouvais aussi une assurance et une joie intérieures profondes.Peu à peu, j’ai partagé ma foi nouvelle avec des amis. Je voulais que tout le monde connaisse la vérité sur Jésus. Quelques années plus tard, je me suis impliqué dans l’implantation d’Églises parmi les musulmans. Avec l’équipe, nous avons pu démarrer une communauté d’une quarantaine de croyants d’arrière-plan musulman. Mais cette Église rencontrait tellement de problèmes que nous l’avons fermée. J’étais déçu, frustré et découragé.Pour gagner en efficacité, j’ai cherché à développer des partenariats avec des missions et des Églises qui travaillaient parmi les musulmans. Les frustrations et les découragements ont été nombreux pendant les premières années de ces efforts pour partager ma foi en Jésus avec des musulmans jusqu’à ce que je découvre les Mouvements de formation de disciples. Dieu m’a aidé à voir les instructions laissées par Jésus lui-même dans la Bible et, depuis lors, nous avons pu assister à l’implantation de plusieurs centaines de nouvelles communautés.
Ils voient Jésus dans leurs rêves
De la Genèse à l’Apocalypse, la Bible rapporte de nombreux cas où Dieu s’est servi de songes, de visions, d’un buisson ardent, d’une voix audible et de visites d’anges pour communiquer directement avec les hommes et se présenter, révéler l’avenir, avertir ou reprendre, exiger l’obéissance, transmettre des instructions et encourager. Aujourd’hui, il est interpellant de constater que d’innombrables musulmans n’ont pas accès à la Bonne Nouvelle (pas de Bible dans leur langue, aucune Église, aucun chrétien connu, peu ou pas de programmes chrétiens radiophoniques ou télévisés dans leur langue): ils vivent et meurent sans que quelqu’un ait pu leur parler de Jésus.Alors Dieu se présente personnellement à eux et fait naître dans le cœur de ces musulmans, hommes et femmes, quelque chose qui les pousse à entamer un voyage. Un voyage afin de découvrir qui est Dieu et comment lui obéir, un voyage qui les pousse à chercher des disciples de Jésus pour les aider à achever leur quête.Au cours des sept dernières années, nous avons eu la possibilité d’entendre des centaines de témoignages comme celui de Yusuf et nous avons beaucoup appris sur les rêves dont Dieu se sert pour atteindre les musulmans:
- Parmi les anciens imams qui font désormais des disciples et qui implantent des Églises, environ 40 % ont fait état d’un songe ou d’une vision de Jésus qui les a poussés à vouloir en savoir plus sur Isa al Masih (Jésus le Messie). Et le plus remarquable, c’est que tous ces rêves sont uniques en leur genre et propre à leur situation. Même si les songes présentent des thèmes similaires, leur contexte et leur message sont toujours différents et adaptés à l’individu auquel ils s’adressent. Nous n’avons jamais relevé deux fois exactement le même rêve.
- Un grand nombre de ces songes sont des visions de Jésus apparaissant et encourageant la personne à le suivre.
- Certains rêves comparent le Coran et la Bible sous la forme d’images très dures et très contrastées. D’autres montrent des images du paradis et de l’enfer, pour avertir la personne que sa vie va dans la mauvaise direction.
- Dieu se sert aussi de rêves pour toucher des chrétiens. Ainsi, un croyant a rapporté avoir fait un rêve dans lequel il voyait des musulmans vivre sous des tentes usées et faire la queue pour puiser de l’eau sale. Un vent puissant s’est levé et a balayé les tentes, avant de les remplacer par une tente d’un blanc immaculé de laquelle coulait une eau pure. À travers ce rêve, le chrétien a reçu l’appel pressant de se mettre au service des musulmans.
Ces songes sont le signe spectaculaire que le Dieu missionnaire de la Bible accomplit des prodiges pour sauver les musulmans de l’islam. Ils soulèvent souvent des questions dans le cœur de ceux qui les vivent et des chrétiens doivent alors être disponibles, quand l’occasion se présente, pour aider la personne à comprendre la signification de son rêve.
Signes et prodiges
Avec les missions partenaires de CityTeam, nous continuons à affiner les leçons apprises au travers de nos expériences réciproques et de l’enseignement de la parole de Dieu. Nous cherchons à discerner ce qui rend l’implantation d’Églises et le discipulat plus efficaces. Comme vous l’avez déjà lu, le processus des Groupes de découverte de la Bible qui débouche sur la formation de disciples obéissants est l’une des pièces maîtresses de ce programme. En 2008, environ trois ans après avoir débuté nos efforts missionnaires en Afrique, un grand nombre de données et d’observations des responsables locaux, ainsi que des centaines de témoignages, nous étaient parvenus et nous avons commencé à dégager certaines tendances. De fin 2010 à mi-2011, des données supplémentaires et des entretiens approfondis ont confirmé et clarifié nos conclusions préliminaires.
Les rapports indiquaient que, selon la région, un minimum de 50 % (dans les régions musulmanes les plus extrémistes et les plus violentes) et un maximum de 70 % de l’ensemble des nouvelles Églises implantées parmi les musulmans avaient vu le jour en partie suite à l’apparition de signes et de prodiges (généralement des miracles de guérison et de délivrance) qui avaient accéléré et favorisé le processus de discipulat. Parfois, les interventions divines se sont produites inopinément le jour même de l’arrivée d’équipes pionnières dans une communauté; souvent pendant les premières semaines d’un Groupe de découverte de la Bible; parfois, juste avant des baptêmes; et parfois aussi pas du tout.
La conclusion qui s’impose pour les ouvriers dans la moisson, quels que soient leur arrière-plan et leur position théologique, c’est que Dieu agit de façon spectaculaire et créative pour manifester son amour et sa gloire parmi les populations musulmanes aujourd’hui. Mais les miracles qui accélèrent le processus de discipulat ne se produisent pas dans le vide. Ils sont le fruit des prières d’intercesseurs et du travail de missionnaires pionniers qui sont disposés à passer beaucoup de temps auprès des populations, à trouver des hommes et des femmes de paix, puis à investir des semaines ou des mois pour coacher des responsables de Groupes de découverte de la Bible. Faire des disciples est un processus relationnel qui exige du temps. Les miracles ne remplacent évidemment pas les personnes sur le terrain qui travaillent avec persévérance et qui investissent le temps, les prières et les efforts nécessaires pour faire des disciples. Mais, lorsqu’ils se produisent, ils donnent un coup d’accélération fulgurant au processus déjà en place.
Extrait du livre Car Dieu a tant aimé les musulmans, de Jerry Trousdale, paru en 2014.